7 mois après ses débuts, un premier bilan positif pour l’Accélérateur d’Initiatives Citoyennes
Annoncé par le Président de la République et lancé par la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques le 17 décembre 2021, l’Accélérateur d’initiatives citoyennes , ou AIC, vise à promouvoir les initiatives d’intérêt général portées par la société civile, à en accélérer le déploiement et à faciliter l’accès aux ressources et expertises que l’administration est susceptible de leur fournir. La première promotion de l’AIC, composée de 9 initiatives lauréates, a été dévoilée le 14 mars dernier. Elle a été accompagnée pendant sept mois, du 14 avril 2022 au 29 novembre 2022 par Etalab, au sein de la direction interministérielle du numérique, en partenariat avec la direction interministérielle de la transformation publique. A l’heure des célébrations de fin de cette première saison, il est l’heure de dresser un bilan sur le programme.
Les acteurs et actrices de l’AIC réuni(e)s à Ségur le 29 novembre 2022
Quelle stratégie du programme et de son pilotage la DINUM et la DITP ont-elles défini ?
Sous la supervision de l’équipe de l’Accélérateur, chacune des initiatives lauréates de cette première promotion a été accompagnée par un chargé d’accélération de la DINUM dédié, appuyé par l’expertise métier d’un référent interministériel issu de la DINUM ou de la DITP et de l’expertise de référents ministériels : il s’agit de la « Phase 1 » de l’AIC, à la fin de laquelle un premier jalon – nommé « comité d’accélération » - a été positionné. Ses objectifs ? Faire le bilan des actions menées et surtout, formuler les besoins des porteurs d’initiatives pour la suite.
Schéma du fonctionnement de l’AIC - Saison 1
A l’issue du comité d’accélération, l’AIC prend la décision de poursuivre ou non son accompagnement, et d’attribuer ou non un financement. Ainsi, un second jalon, le « comité d’engagement », acte le soutien complémentaire d’administrations métier, voire de relais de financement externes à l’administration : il s’agit de la « Phase 2 » de l’AIC, qui s’est tenue cette année de septembre à novembre et pendant laquelle les initiatives « Infoclimat », « Vikidia », « MaDada », « Permis de Construire » et « Sport Inclusif » se sont vues renouveler leur offre d’accompagnement.
Quel bilan tirons-nous de ces deux phases d’accompagnement de l’AIC ?
Les débuts de l’AIC ont permis de structurer les phases d’accompagnement et de formaliser l’organisation du programme ci-dessus décrite. En particulier, trois grands types de besoins ont été identifiés pour chaque projet : un besoin de consolidation de la structure porteuse, un besoin lié à l’intégration du projet, qui mérite d’être renforcée avec la ou les administrations référentes ; un besoin, enfin, de passage à l’échelle pour permettre un déploiement de l’initiative sur de nouveaux terrains/territoires. Dans des délais particulièrement courts, l’AIC a obtenu des résultats marquants sur ces trois points.
La réponse de l’AIC au besoin de consolidation se matérialise par un renforcement des bases de la structure porteuse de projet, de sa gouvernance, de ses actifs et de ses processus, pour solidifier un modèle réplicable et absorber une croissance à venir. Ainsi, on citera inter alia « Permis de construire » et « Sport inclusif », dont les parcours usager ont été réinterrogés et solidifiés, « Open Data University », qui a été accompagné par Etalab dans l’identification de jeux de données nécessaires à son projet ou encore « Vikidia » et « Infoclimat » – à qui l’Accélérateur aura apporté une aide à l’embauche.
« Le coup d’accélérateur a été flagrant. Nous avons fait en 6 mois ce que nous espérions faire en 2 ans. Grâce à l’AIC nous avons pu embaucher une personne et investir dans notre infrastructure technique. C’est une vraie bouffée d’oxygène. » - Infoclimat
Fort des réseaux d’Etalab, de la DINUM et de la DITP, l’AIC a réussi à affiner le diagnostic et la compréhension du projet poursuivi par chaque initiative et a permis d’identifier des contacts utiles dans l’administration pour renforcer leur intégration. L’accompagnement a notamment pointé les complémentarités possibles avec les politiques publiques concernées, dans l’objectif, toujours, d’aboutir à un « service public augmenté » qui allierait administration et initiatives citoyennes.
Ainsi, tous les lauréats ont pu entrer en contact avec de nouveaux interlocuteurs ou renforcer leurs liens existants avec des administrations. Alors que trois d’entre eux ont pu mettre en place une action interministérielle sur leur sujet, plus de deux tiers de la promotion se sent désormais autonome dans la relation avec les administrations.
« C’est un vrai coup de pouce de notoriété. Nous allons lancer trois expérimentations de projets innovants dans l’académie de Dijon et embaucher un délégué général. Cela est possible car nous avions pu montrer ‘patte blanche’ avec l’AIC. » - Parlons Démocratie
« Nous ne voyons pas d’autres acteurs que l’AIC, un acteur étatique, pour pouvoir créer ce lien avec l’administration. Nous aurions pu nous faire accompagner par d’autres acteurs qui auraient eu une approche plus produit ou design mais ça n’aurait pas répondu à notre besoin sur le lien à l’administration. » - Ma Dada
« Le vrai point fort de l’AIC c’est de pouvoir renforcer le lien avec l’administration. (…) La caution AIC de l’administration, c’est aussi un moyen d’être audible. » - Vivons en forme
A l’issue de cette première promotion, on retiendra que 8 lauréats sur 9 estiment que les mises en relation de l’AIC leur ont fait gagner entre 12 et 24 mois dans l’intégration de leur action à l’administration.
Enfin, l’Accélérateur d’initiatives citoyennes a accompagné les initiatives dans leur déploiement, en vue de faciliter un passage à l’échelle ou de se développer vers de nouveaux secteurs ou territoires. C’est mission accomplie pour le projet « Service national universel Augmenté », qui a développé 9 expérimentations en Île-de-France avec 300 jeunes en 2022 ! On soulignera également les accomplissements d’« Infoclimat », qui ouvrira en 2023 5 nouvelles stations météorologiques productrices de données ouvertes dans 5 départements et de « Permis de construire », qui déploiera en 2023 3 nouvelles antennes dans 3 départements pour accompagner à la réinsertion après la détention. Tous les lauréats qui ont reçu un financement de l’AIC, c’est-à-dire 7 initiatives lauréates sur 9, estiment qu’il leur permet de sécuriser le déploiement de leur projet.
Quelles suites pour l’Accélérateur ?
A l’occasion de la clôture de la première saison de l’AIC, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques Stanislas Guerini a réitéré l’engagement de l’administration pour la création d’alliances entre services publics et société civile.
« Ouvrir notre service public aux bonnes idées, à l’énergie de la société civile, cela a permis de mener très rapidement des projets ambitieux au service des Français. » - Stanislas Guerini
Forts de ses résultats et de son portage politique, le programme annonce la poursuite de ses efforts au travers du lancement d’une deuxième saison en 2023. Pour sa deuxième année, l’Accélérateur d’initiatives citoyennes prévoit de renforcer ses liens avec l’écosystème de l’innovation sociale et numérique d’intérêt général. Bayes impact, Data4Good, Le Liberté Living Lab et la Manufacture de la Caisse des Dépôts et Consignations font désormais partie des premiers partenaires de l’AIC.
Convaincu de l’intérêt d’impulser un changement de culture dans l’administration, le programme s’engage à continuer d’aider les initiatives d’intérêt général issues de la société civile, à déployer les services innovants qu’elles proposent et à les faire connaître pour pouvoir changer d’échelle. Avec un but sur le long terme : apporter un appui qui permet une forte rapidité d’intégration avec l’administration pour accélérer la mise en œuvre des politiques publiques en s’alliant la contribution citoyenne !